Jean-Louis, le peintre des fonds marins

Jean-Louis Olivet s’est intéressé à l'histoire des mouvements de la croûte terrestre à une époque où la plupart des géologues ne s’en occupaient plus. Atypique dès le départ, donc. Voilà un qualificatif commode, à l’abri duquel suivre son chemin sans être trop dérangé. Jean-Louis Olivet ne s’en est pas privé, l’air de penser que l’atypisme devrait être la norme, qu’il est nécessaire pour ne pas dénaturer le métier de chercheur. Proposition de portrait d’un irréductible. 

 

Sa spécialité, c’est la cinématique des plaques, les mouvements de l’écorce terrestre. Jean-Louis Olivet a consacré sa vie professionnelle, qui s’est entièrement déroulée au centre brestois du Cnexo, puis de l’Ifremer, à synthétiser l’histoire de ces mouvements. Un travail de fond, qu’il a poursuivi malgré les critiques de ses pairs, les injonctions à se mettre davantage au service de commanditaires extérieurs au monde de la recherche.

Durant sa scolarité, Jean-Louis Olivet se voyait dans les arts plastiques. Il raconte comment, au tournant des années 60, il a basculé vers des études scientifiques, alors que les sciences et techniques imprimaient à la société un progrès matériel sans précédent et envahissaient tous les domaines. Pour ne pas devenir un peintre complexé, il a cherché à être du côté de ceux qui produisent le savoir scientifique. Il était trop tard pour la physique, mais encore temps pour la géologie. Le minéral, les cartes, les courbes et les couleurs qu’il y faut manier l’ont renvoyé à ses premières amours.

Il a occupé une place un peu à part, dans les géosciences marines en général et à l’Ifremer en particulier. A la fois acteur et observateur, partie prenante et extérieur, il a cultivé jusqu’au bout un certain décalage.

Voir la vidéo