Yves Desaubies à l'écoute des océans

Si c’est la tomographie acoustique qui a attiré Yves Desaubies à Brest, lui, le Belge formé aux Etats-Unis, il a acquis sa réputation internationale grâce aux programmes internationaux de surveillance de l’océan comme Woce, Argo et Mersea. Rodé aux abstractions mathématiques, il a aimé manier les « beaux joujoux » de l’exploration océanographique au cours des campagnes en mer. Un parcours plein de rebondissements.

 

Le 3.000ème flotteur dérivant du programme Argo, mis à l’eau en novembre 2007, est le symbole du succès de la coopération scientifique internationale en matière de surveillance océanographique. C’est aussi le symbole de la carrière aboutie d’Yves Desaubies. Il a joué un rôle majeur dans le montage du grand programme Mersea, qui combine mesures in situ, observation par satellites et modèles numériques sophistiqués pour progresser dans la compréhension du fonctionnement des océans et de leur rôle dans le climat. Cette réussite repose sur des années de tâtonnement instrumental et de coordination d’équipes de recherche, qu’Yves Desaubies a traversées avec enthousiasme et réserve.

Le projet de tomographie acoustique qui l’occupait avant cela a eu une issue moins heureuse. Il s’agissait d’utiliser le son pour étudier les propriétés de l’océan, sachant que le son voyage plus rapidement quand l’océan est un peu plus chaud. De 1984, date de son arrivée à en France et à l’Ifremer, jusqu’en 1991, Yves Desaubies s’y est consacré pleinement. Il tient à souligner que l’abandon final du projet ne doit pas faire oublier les bons résultats glanés par ailleurs.

C’est aux Etats-Unis qu’il a opté pour l’océanographie, après des études de physique et de mathématiques appliquées à l’université de Liège. Yves Desaubes y est resté dix ans, étudiant le rôle des ondes dans la dynamique océanique, nouant à l’occasion des contacts avec des chercheurs français. Il n’était donc pas en terrain inconnu à son arrivée en France, où il a mené le reste d’une carrière placée sous le signe de l’international. Et s’il a pris en 2002 la nationalité française, il reste néanmoins fidèle à certaines spécificités belges, préférant décidément le terme « nonante » à l’illogique « quatre-vingt-dix »…

Lire le portrait 

Voir la vidéo