Jean-Louis Michel, l'ingénieur de la plongée

Il se destinait à être entrepreneur, mais sa passion pour la mer a été la plus forte. De l’Archimède au Victor en passant par l’Epaulard, il a contribué au développement des moyens d’accès aux grands fonds. Entre conception et opération, c’est toujours dans l’eau que Jean-Louis Michel a essayé de répondre aux besoins des scientifiques.

 

 
 

Chargé de définir et développer les équipements nécessaires au travail des scientifiques sous l’eau, Jean-Louis Michel a été un témoin privilégié de l’évolution de la demande sociale et économique adressée à l’Ifremer. De la découverte, la priorité est passée à la connaissance et à la surveillance de la planète mer. Basé à Toulon, en raison des liens initiaux entre la Marine nationale et l’océanologie profonde, il a cherché à satisfaire au mieux les besoins des utilisateurs.

La première moitié des années 70 est marquée par l’opération franco-américaine Famous. Jean-Louis Michel développe sur le bathyscaphe Archimède des équipements de vidéo et de mesures. Il lui revient d’aller sur le fond vérifier leur bonne marche. La marche en avant technologique est constante : supériorité des petits submersibles habités sur les bathyscaphes, développement d’engins inhabités remorqués, puis des précurseurs des engins autonomes et inhabités au cours de la deuxième moitié des années 70, comme avec l’ Epaulard, le premier engin opérationnel au monde jusqu’à 6.000 mètres de fond. Si le sous-marin, comme le Nautile, reste inégalable pour l’enthousiasme qu’il procure à tous ceux qui ont la possibilité de plonger, la robotique prend progressivement le relais dans les années 80 : le Robin, kangourou du Nautile, acquiert sa renommée grâce aux clichés jusque-là inaccessibles du Titanic et du Prestige. Jean-Louis Michel est heureux d’avoir vu les scientifiques convaincus de l’utilité du Victor, dont il fut le premier promoteur.

Pour lui, les engins autonomes de plus en plus spécialisés et les stations de surveillance installées en mer sont les systèmes de demain. Leur mise en réseaux, les traitements et la mise à disposition d’un large public permettront d’accroître encore plus leur efficacité. Si la plongée en sous-marin n’est plus le seul outil du scientifique au moment où la robotique s’impose, Jean-Louis Michel reste persuadé que l’expérience à la mer est indispensable aux océanologues, tant pour la mise à l’épreuve de leurs compétences que pour concrétiser leurs visions du futur.

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