Jean-Louis Martin, un chimiste entêté contre la pollution

Le débit est rapide, le geste expressif, le regard pétillant ; Jean-Louis Martin tient à peine en place et déploie une énergie formidable. De sa carrière, il n’a gardé que les bons souvenirs, peut-être parce qu’il s’est toujours bagarré pour préserver son indépendance. Il a tout fait pour faire progresser la cause de l’environnement, mais à sa manière, pragmatique, conviviale et pugnace. 

 
En tant que spécialiste de la chimie des polluants, Jean-Louis Martin a accompagné la prise de conscience de la nécessité de maîtriser la pollution du milieu marin. A Brest, il a travaillé sur les polluants métalliques en lien avec les opérations de carénage des navires. Dans le Nord, il a joué au début des années 80 le rôle de médiateur d’un programme de lutte contre les rejets chimiques en mer. Au sud de La Rochelle, il a vécu la création de la station de L’Houmeau, lancée avec l’idée de fédérer environnement et ressources vivantes, qui jusque-là opéraient séparément : l’environnement s’occupait de la pollution, les ressources vivantes de la pêche et de l’aquaculture. A la faveur de l’approfondissement de la coopération européenne au développement, il a animé des programmes d’appui technologique et de formation en Indonésie, au Vietnam et en Nouvelle-Calédonie. Connu pour ses compétences scientifiques, son indépendance et son goût pour la négociation, il a rendu possible l’élaboration d’un cahier des charges d’une filière « bio » de crevetticulture.

Ce biochimiste de Toulouse avait choisi l’océanographie parce que la mer lui semblait un fabuleux support d’aventure ; il aura été comblé.

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