Marcel Chaussepied, l'Européen de l'eau

Marcel Chaussepied aurait pu être comédien, car il possède la gestuelle des grands acteurs de théâtre, ou philosophe de l’esthétique de l’environnement, car il a le goût de la rhétorique. C’est finalement la chimie de l’eau qui va être son outil de prédilection. Passionnément, il parle de l’eau de mer et de l’environnement marin, dont il devient un observateur très présent et un acteur très diplomate. L’eau, c’est sa jeunesse, ses racines des bords de Loire, dans son Anjou natal. Et assurément, c’est la Loire qui l’a conduit jusqu’à la mer, « cet élément d’absolu et de régénération  . »  

 

  
Cet ingénieur chimiste est arrivé au Centre national pour l’exploitation des océans (Cnexo) en 1974, alors que la pollution du milieu marin commençait à être sérieusement prise en compte. Marcel Chaussepied se voit confier la mission de mettre sur pied un réseau national d’observation de la qualité du milieu marin (RNO). La tâche n’est pas mince : il faut habituer des laboratoires très distants les uns des autres à travailler ensemble, faire accepter de nouveaux outils de mesure et, surtout, harmoniser les procédures d’analyse. Le « Manuel des analyses chimiques en milieu marin », publié en 1983 par le Cnexo, reste la grande fierté de Marcel Chaussepied.

La mondialisation s’accentuant, il est devenu nécessaire de donner à la surveillance une dimension internationale. Marcel Chaussepied y a participé, se trouvant très à l’aise dans ces discussions et négociations avec des experts et diplomates de toutes nationalités. Il a contribué à l’élaboration des grandes conventions concernant les pollutions marines, en constante évolution depuis les années 70. La modification des outils juridiques a ainsi reflété l’évolution de l’idée d’environnement : l’environnement marin, ce n’est plus seulement l’eau, mais tout ce qui est vivant dans l’eau.

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