Catherine Maillard, physicienne et banquière de données
Elle a été l’une des premières océanographes physiciennes, alors que la discipline démarrait et que les femmes y étaient rares. Plus tard, elle a pris des responsabilités dans le domaine des systèmes d’information, traditionnellement moins ouvert encore à l’emploi féminin. Catherine Maillard donne les grandes lignes de sa carrière, coté recherche et coté service dans une infrastructure de support à la recherche.
Le parcours professionnel de Catherine Maillard est marqué par deux périodes principales. Au cours de la première, elle étudie les masses d’eau et les courants marins, d’abord en Méditerranée, puis en Atlantique. Durant la seconde, elle organise en tant qu’ingénieur de recherche le service d’exploitation des données marines de l’Ifremer. Son métier d’océanographe physicienne s’est ainsi décliné le long de deux axes différents.
Après neuf années en tant que contractuelle au laboratoire d’océanographie physique du Muséum national d’histoire naturelle et un passage aux Etats-Unis, à la Woods Hole Oceanographic Institution, Catherine Maillard est titularisée au Centre national pour l’exploration des océans et rejoint le Centre océanographique de Brest. Elle participe régulièrement aux campagnes océanographiques des laboratoires, à une époque où il n’est pas très facile pour les femmes de se faire embarquer. A ses débuts, tant pour les instruments de mesure que pour les calculs, l’instrumentation océanologique est encore très peu développée et beaucoup de choses se font manuellement. Au cours de ces années, elle publie divers travaux sur la formation des masses d’eau et la dynamique saisonnière en Méditerranée, Mer Rouge (sujet de sa thèse) et l’Atlantique Nord dont l’« Atlas hydrologique de l’Atlantique Nord-Est », qui fait longtemps référence.
En 1990, elle passe aux systèmes d’information de l’Ifremer. Dès le départ, elle s’efforce de développer la dimension européenne et internationale du centre de données Sismer, s’appuyant sur le réseau de correspondants scientifiques qu’elle a constitué au cours des décennies antérieures. Si elle n’embarque plus, elle est très souvent en mission à l’étranger. Elle a notamment contribué aux travaux de normalisation des données et metadonnées scientifiques, à la fois entre pays et entre disciplines. A la fin de sa carrière, le lancement du réseau SeaDataNet (coordonné par l’Ifremer) pour la réalisation d’une infrastructure de gestion de données marines pan-européenne marque la reconnaissance non seulement de l’expertise de l’Ifremer dans ce domaine, mais aussi de l’investissement personnel de Catherine Maillard.