Marthe Melguen, inclassable géologue marin
C’est sans doute l’intérêt pour la beauté et l’histoire de la nature qui a conduit Marthe Melguen à la géologie marine et à la mer. Mais elle aurait pu faire bien d’autres choses ! Elle a d’ailleurs mené sa carrière de façon à satisfaire son insatiable soif de découvertes. Une réflexion originale sur les paramètres qui influencent les choix opérés au cours de l’existence.
La mer a bercé son enfance. Marthe Melguen est née et a grandi au port du Fret, en presqu’île de Crozon, en face de Brest, de l’autre côté de la rade. L’été, elle s’y baignait, et toute l’année, elle côtoyait les pêcheurs qui livraient leurs coquilles à ses grands-parents et fréquentaient leur bar. Pourtant, ce n’est pas spécialement l’étude du milieu maritime qui l’a attirée, mais les sciences naturelles en général, c’est-à-dire les sciences d’observation et les analyses associées. « Ainsi, dit-elle, ce qui m’intéressait, c’était la recherche d’indices, dont des fossiles, pour recréer l’histoire géologique d’une falaise, d’une côte, et ce, notamment, en m’appuyant sur les phénomènes marins actuels. » Sa formation à la recherche en Allemagne a, de ce point de vue, été de qualité. De la sédimentologie à la gestion des pollutions maritimes en passant par les relations politiques internationales, elle a toujours eu à cœur de dresser l’état des lieux et de l’analyser avant d’élaborer des propositions. Et si elle devait aujourd’hui donner un conseil aux jeunes gens, ce serait de « développer une attitude d’esprit à l’observation, à l’interrogation, de se former à la recherche, ce qui est utile dans tous les métiers ».