Henri Grizel, un bâtisseur au chevet des huîtres
Convaincu très tôt dans sa carrière d'étudier les maladies de l’huître sous l'angle à la fois de la pathologie, de la génétique et de la zootechnie, Henri Grizel a plaidé pour que l'institut se dote d'un outil adapté. La création de la station Ifremer de La Tremblade reste son plus haut fait d'arme. Déterminé et précis, ce Cévenol disert aime à évoquer les batailles qu'il a livrées dans l'exercice de son métier.
Hormis les dernières années, qu'il a passé à La Réunion en tant que chef de station, Henri Grizel a consacré toute sa carrière à la pathologie des mollusques. Des huîtres, en particulier. L'Institut scientifique et techniques des pêches maritimes l'a recruté en 1971 à Sète, puis envoyé à La Trinité-sur-Mer, pour travailler sur la première maladie à protozoose qui a affecté l'huître plate française. Les moyens techniques étaient alors sommaires, et Henri Grizel n'a eu de cesse par la suite d'amener l'institut à se doter d'outils adapté à la recherche en génétique et en pathologie. Le centre de La Tremblade, créé peu de temps après la fusion du Centre nationale pour l'exploitation des océans et l'ISTPM, est l'expression de cet effort.
Fort de la reconnaissance européenne et internationale du laboratoire de La Tremblade, Henri Grizel a voulu se rapprocher des Cévennes, dont il est originaire. A Sète, il continue de travailler en ostréiculture en tant que chef de station. S'il fait moins de recherche, il reste en contact étroit avec les producteurs et voit se développer la part de relations avec la région et les autres instituts de recherche. Assez bagarreur, il raconte comment il n'a jamais « craint de prendre des coups ».