Jean-François Samain, un biochimiste au secours de la mer

Il parle facilement, s’enflamme, lance des pistes, mais ne lâche pas le fil qui lui est proposé : faire comprendre les virages qu’a pris son métier en plus de trente ans de carrière. De discipline « secondaire    », la biochimie est devenue un outil phare de l’étude des milieux marins. Jean-François Samain dit toute la fierté qu’il éprouve d’avoir contribué à ce développement.   

 
Durant sa carrière, Jean-François Samain a défendu deux idées principales. Elles n’ont pas toujours été dans le ton et lui ont valu des périodes moins actives, mais il s’y est accroché.

La première idée est que la biochimie et ses différentes spécialités sont indispensables à la connaissance des océans. Au début des années 70, voilà qui n’allait pas toujours de soi ! Il a d’ailleurs fallu beaucoup d’entêtement au jeune biologiste pour intégrer le Centre national pour l’exploitation des océans » (Cnexo). Il a conforté la place de sa discipline en démontrant d’abord la pertinence de l’enzymologie pour construire des modèles de croissance des stocks de poissons en fonction de la température et de la quantité de nourriture. Au cours des années 80, il a bifurqué vers l’aquaculture. Se démarquant de l’approche agronomique dominante des élevages marins, il a utilisé les outils de la biochimie moléculaire pour comprendre les problèmes de nutrition des juvéniles.

La seconde idée est qu’un fonctionnement coopératif est indispensable à la recherche. Alors que la mise en concurrence des équipes via la course au financement de projets s’accentuait, il a montré, à travers le programme Morest, que le travail en réseau est la clé de l’efficacité de la recherche. Cette méthode a permis d’élucider le mystère de la surmortalité estivale de l’huître creuse, sur lequel les scientifiques butaient depuis des décennies, au Japon comme aux Etats-Unis.

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